Le Brésil, qui n'avait jamais perdue un match comptant pour les éliminatoires du Mondial à la maison, a été battu par l'Argentine (1-0). Il concède ainsi un troisième revers d'affilée à l'issue d'un Superclassio marqué par des bagarres en tribunes.
Baston générale, coups de matraques et sièges qui volent. Le Superclassico entre le Brésil et l'Argentine, remporté la nuit dernière par les champions du monde (1-0), n'avait pas encore commencé qu'il avait dégénéré en tribunes. Pendant de longues minutes des scènes violentes et effrayantes se sont produites dans le virage sud du Maracana, où les organisateurs avaient eu l'improbable idée de placer les supporters de l'Albiceleste au milieu de la torcida verde amarela !
Sans aucune séparation, la moindre étincelle pouvait mettre le feu entre les deux camps. Elle s'est produite dès les hymnes quand celui des visiteurs a été sifflé par tout un stade. Furieux, des Argentins, déjà échaudés par une bâche déployée sur leur secteur, ont distribué des gifles. Les Brésiliens ont répliqué, avec en plus l'intervention de la Police Militaire. Bilan ? Des enfants en pleurs, des blessés légers et des supporters contraints de sauter sur la pelouse pour ne pas se faire écraser contre les grilles.
Le match maintenu malgré les incidents
En assistant à ces scènes, les coéquipiers de Lionel Messi ont essayé de calmer les esprits même si Dibu Martinez donnait l'impression de vouloir monter sur le ring pour protéger les siens. Finalement, les joueurs de Scaloni ont filé aux vestiaires, rappelant les scènes du 5 septembre 2021, à São Paulo, quand la même affiche avait été suspendue à cause d'un scandale sanitaire (quatre joueurs avaient été accusés d'avoir violé le protocole anti-Covid). « On ne jouera pas », aurait dit la Pulga, selon le quotidien Olé, en s'éclipsant dans le tunnel. Les coéquipiers du capitaine Marquinhos, eux, voulaient en découdre. Et après 27 minutes de palabres et de négociations, le match a finalement pu débuter dans une ambiance survoltée.
Malgré leur pressing intensif, les joueurs de Fernando Diniz étaient bien contrôlés par des champions du monde courageux, à l'image de Rodrigo De Paul. Les fautes se succédaient (22 en première période, dont 16 de la part des Brésiliens) et seul Gabriel Martinelli à la suite d'un corner mal renvoyé était à deux doigts de trouver la faille. Sa reprise étant détournée en corner par Romero (44e).
Les Brésiliens conspués par leurs supporters
À la reprise, sans Marquinhos, touchée à l'arrière de la cuisse gauche, le Brésil continuait de pousser. Raphinha en angle fermé (54e), puis Martinelli, idéalement servi par Jesus, butait sur Martinez, le cauchemar de Kolo Muani (57e). La sanction n'allait pas tarder pour la seleção, punie sur un corner de Lo Celso. Le petit Nicolas Otamendi (182 cm) décollait plus haut que Gabriel Magalhaes et trouvait la lucarne d'Alisson (0-1, 62e). Le 7e but encaissé sous l'ère Diniz (le 6e de la tête), était de trop pour les supporters brésiliens qui scandaient des « Diniz, va te faire... ».
Même s'ils reprenaient espoir quand Endrick remplaça Raphinha (71e), ils allaient déchanter après l'expulsion de Joelinton, auteur d'un coup de coude dans le visage de De Paul (81e). Ils allaient même chambrer puis conspuer leur équipe au coup de sifflet final. Jamais, les supporters brésiliens n'avaient vu leur équipe s'incliner à la maison (en 64 matches) pour le compte des éliminatoires de la Coupe du Monde. Les voilà 6es, dernière équipe qualifiée (7 points après 6 journées), pendant que l'Argentine, sereine, s'envole avec 15 unités sur 18, démontrant qu'elle est bien la Reine du continent, et pas seulement...