Trinity Rodman, fille du célèbre basketteur américain Denis Rodman, continue d'écrire son histoire dans le football féminin avec la même hargne. C'est d'ailleurs ce qui fait de cette internationale de 21 ans, fille du quintuple champion NBA à la retraite, l'une des joueuses les plus prometteuses du football féminin. Aujourd'hui, elle est sur le point de faire ses débuts en Coupe du monde en Nouvelle-Zélande et en Australie, alors que les États-Unis rêvent de devenir la première équipe à remporter le Mondial féminin trois fois consécutivement.

Trinity Rodman affirme que c'est sa mère, Michelle Moyer, qui a façonné ses valeurs sur et en dehors du terrain. Elle a en revanche repéré dans le jeu de son père, avec qui ses contacts sont sporadiques, de quoi influencer sa propre façon de jouer, même si leurs sports sont bien différents. "J'ai beaucoup plus regardé mon père jouer que les gens ne l'imaginent", a confié Rodman, avant de s'envoler pour la Nouvelle-Zélande avec la sélection américaine.

Connu pour ses extravagances hors du terrain, Rodman a aussi marqué la NBA par sa combativité et sa hargne. Il a remporté à cinq reprises le titre, dont trois fois avec les Chicago Bulls de Michael Jordan, et a été sept fois meilleur rebondeur de la ligue. "Mon père est assez doué au rebond", a déclaré Trinity Rodman. "Comme au rebond, il faut la même hargne devant le but, la même hargne quand vous perdez le ballon. Je pense qu'une grande partie de mon jeu consiste à récupérer, à revenir en arrière et à être la première personne à avoir un pied devant, un genou, un tibia sur quelque chose qui surgit".

"Même s'il n'était pas le premier à passer sous le panier ou s'il était à côté de Shaq (O'Neal, ndlr), qui était beaucoup plus grand, il allait prendre le rebond. C'était du timing, de l'anticipation, des mouvements du corps, du positionnement, de tout", a décrit Rodman.

CONTRAT D'UN MILLION DE DOLLARS

Cette approche a permis à Trinity Rodman de connaitre une ascension particulièrement rapide, devenant à 18 ans la plus jeune joueuse draftée en National Women's Soccer League (NWSL, la ligue américaine), choisie par le Washington Spirit au deuxième tour. Deux mois plus tard, elle est entrée dans l'histoire en signant le premier contrat d'un montant de plus d'un million de dollars de l'histoire de la NWSL, un salaire que des stars comme Megan Rapinoe et Alex Morgan n'ont jamais obtenu.

Très attendue, elle a marqué les esprits en marquant dès son premier match après être entrée en jeu. Rodman a marqué 19 buts en 63 matches en club et quatre en 18 matches internationaux, dont un doublé contre le Pays de Galles lors du dernier match de préparation à la Coupe du monde. "Il ne s'agit pas de ne penser qu'aux matches réussis", a-t-elle déclaré. "Avant, je ne voulais penser qu'à mes bonnes performances. Je ne voulais pas revoir les mauvaises parce que ça me faisait sentir encore plus mal".

"Mais je pense qu'il est important d'être capable d'analyser les choses que l'on n'a pas bien réussies. Si vous ne vous regardez vos échecs, vous ne serez jamais en mesure de progresser", a analysé Rodman.