Coupe du monde féminine: Elle joue son troisième Mondial en un an après avoir vaincu un cancer

Star de la Colombie et du Real Madrid, Linda Caceido, 18 ans à peine, vit une sacrée histoire en Océanie. À voir absolument dimanche, à l’occasion de la confrontation avec l’Allemagne (11h30).

Y a de belles histoires à la Coupe du monde féminine de football, comme celle-ci. Celle d’une joueuse qui a une trajectoire improbable, qui rend presque banal l’exceptionnel. À 18 ans, Linda Lizeth Caicedo Alegria, star de l’équipe colombienne et du Real Madrid, a un parcours aussi sinueux que ses courses balle au pied. L’adolescente a vaincu il y a trois ans un cancer de l’ovaire, ce qui est très rare à son âge. Mais son caractère lui a permis de savourer une sacrée victoire alors que cette fille a bien cru que tous ses rêves s’étaient envolés, qu’elle ne participerait jamais à une Coupe du monde.

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Et pourtant, c’est bien elle qui a inscrit le deuxième but des «Cafeteras» mardi face à la Corée du Sud. Alors qu’elle a été lancée dans le bain de la première division canadienne à l’âge de 14 ans à l’America de Cali, club avec lequel elle a remporté contre toute attente dès ses débuts le titre national et celui de meilleure buteuse du championnat (7 buts). Sens du but et du dribble, amour du jeu, vitesse, l’évidence est totale, c’est un véritable prodige qui est d’emblée courtisé et recruté un an plus tard (2020) par le voisin, le grand club de la ville et du pays, le Deportivo de Cali, au budget nettement plus important. Une offre qu’elle ne pouvait pas refuser.

«À l’époque, je ne pensais pas pouvoir rejouer professionnellement, mentalement ce fut un moment difficile à vivre.»

Linda Caceido, après avoir appris qu’elle avait un cancer de l’ovaire

Mais c’est aussi à ce moment-là que sa vie et sa carrière basculent, qu’elle subit un gros tacle par derrière du destin. Un médecin lui diagnostique un cancer de l’ovaire. Les traitements pour la soigner sont lourds, sans compter les opérations qui s’enchaînent. «À l’époque, je ne pensais pas pouvoir rejouer professionnellement, mentalement ce fut un moment difficile à vivre, a-t-elle confié sur le site de la FIFA. Mais je me sens très bien maintenant, ce qui s’est passé m’a fait grandir. Je suis reconnaissante et heureuse d’être ici.»

 

La fée qui veille sur elle depuis sa naissance a fait d’elle cette footballeuse de talent en lui apprenant aussi à se battre et gagner des combats. Cinq mois après ce coup du sort, Linda Caicedo effectue son retour sur les terrains. Malgré une chimiothérapie qui dure six mois et la fatigue énormément, elle n’a qu’une envie: devenir une légende du football, surtout après un deuxième titre qu’elle remporte avec son nouveau club. «Quelque part, ça l’a beaucoup aidée, car s’il y avait eu une compétition à ce moment-là, je pense qu’elle n’aurait pas pu le supporter», déclare sa maman Herlinda au podcast «My New Favorite Futbolista».

 

La fusée de Cali découvre dans la foulée la sélection nationale, avec une première Coupe du monde avec les M20 en 2022 et le trophée MVP du tournoi, où la Colombie n’échoue qu’en finale face au grand Brésil. Puis une deuxième avec les… M17 trois mois plus tard et, cerise sur le gâteau, cette sélection avec les «grandes» en Océanie. Trois Coupes du monde différentes en un an, en marquant à chaque fois au moins un but. Comment dit-on «phénoménal» en espagnol?

 

«J’essaie surtout de voir tout ce qui m’arrive comme une bonne chose et de m’amuser, parce que le football est ma passion.»

Surnommée la «Neymar féminine», Linda Caceido a aussi réalisé un autre rêve: celui de signer un contrat au Real Madrid, où elle compte bien faire aussi bien que son idole brésilienne en Europe, comme l’attaquant du PSG l’avait fait au Barça. Mais avant de revenir en Espagne, où elle a déjà conquis les Merengue avec 3 buts inscrits et 5 passes décisives en 13 rencontres, la star colombienne espère bien briller face à l’Allemagne ce dimanche lors de la deuxième journée du groupe H à 11h30 à Sydney.

Douleurs à la poitrine

Si elle a été victime de douleurs à la poitrine jeudi durant un entraînement, son entourage a tenu à rassurer tout le monde. Plus de peur que de mal pour celle qui avait brusquement arrêté sa course avant de se coucher au sol, visiblement très fatiguée. «Vous savez, dit-elle, j’essaie surtout de voir tout ce qui m’arrive comme une bonne chose et de m’amuser, parce que le football est ma passion.» Un véritable jeu d’enfant pour cette ado prête à continuer d’écrire sa belle histoire.

 

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