La Confédération africaine de football (Caf) vient de refuser l’homologation du stade olympique de Sousse (Est de la Tunisie), poussant la justice du pays à ouvrir une enquête sur des suspicions de corruption ayant entaché les travaux de rénovation de cette infrastructure sportive.
La décision de la CAF a été prise suite à une inspection du stade effectuée dans le cadre de la participation du club de la ville, l’Etoile sportive du Sahel (ESS) à la phase de groupes des compétitions interclubs 2023-2024.
La CAF a en effet jugé le stade de Sousse non conforme pour accueillir des matchs africains en raison du non-respect des normes internationales et africaines applicables aux stades. L’instance africaine qui dresse une longue liste de défaillances, demande à la Tunisie de poursuivre le programme de rénovation et les achats des équipements exigés.
Une nouvelle inspection sera effectuée dans la période à venir et l’approbation définitive du stade ne sera accordée que si toutes les conditions ont été respectées, insiste l’instance africaine.
En réaction à l’audit de la CAF, le tribunal de première instance de Sousse (143 kilomètres au sud de Tunis) a annoncé l’ouverture d’une enquête sur des suspicions de corruption en rapport avec les travaux d’extension et d’aménagement de ce stade.
Les enquêteurs doivent spécifiquement enquêter sur les contrats octroyés pour les travaux de rénovation, les dépenses engagées et la qualité des interventions, a précisé le porte-parole du tribunal.
La presse locale dénonce un fiasco. Après des travaux de rénovation qui ont duré plusieurs années, le stade olympique de Sousse a été livré dans un état pire qu’il ne l’a été auparavant. Environ 60 millions de dinars (1 euro = 3,3 dinars) des deniers publics ont été engloutis pour qu’au final la Confédération africaine de football refuse l’homologation du stade, s’indigne la presse.
Les travaux d’aménagement du stade olympique de Sousse ont débuté en 2019 avec un coût initial prévu de 32 millions de dinars pour atteindre après trois ans de travaux l’enveloppe de 60 millions de dinars.
Dès le premier match disputé dans le nouveau stade, la presse avait alerté sur plusieurs défaillances ayant trait à la capacité limitée du stade et « les erreurs de conception » qui rendent difficile le suivi des matchs sur place.
Cette situation a fait réagir les autorités de tutelle, à leur tête le ministre de la Jeunesse et des Sports, Kamel Deguiche qui avait promis de pallier ces problématiques qui entravent l’homologation du stade olympique de Sousse.