La première source de revenus d’un club dans le football moderne, ce sont les droits télé et non le public 

 

 

Nous nous étonnons que des gens, qui prétendent faire "renaître le football ivoirien", axent  leur communication pour l’élection à la présidence de la FIF sur le public sportif. Et cela, afin d’arriver à convaincre les membres actifs de la FIF à adouber leur projet.

 

 

En prenant l'exemple de l'Asec Mimosas, le communicant en chef de l'ex-capitaine des Éléphants montre qu'il ne sait pas grand-chose à la vie des  associations sportives.

 

En effet, ce que le communicateur en chef de la team Didier Drogba ne dit pas, c'est que les supporters des Jaune et Noir ont adhéré délibérément à la vie de leur club. Et ce, par amour, par passion, par tradition...Ces derniers soutiennent les Mimosas parce qu'ils ont un lien fort avec cette association et non à cause de la personne qui dirige la FIF.

 

Par ailleurs, le conseiller en communication du champion d’Europe 2012 ne sait certainement pas que dans le football moderne, la première source de revenus d’un club ce sont les droits télé.

 

Pour preuve, une étude menée par le cabinet KPMG, datant de 2019, a conclu que les droits télé représentent jusqu'à 75% du budget des cinq grands championnats européens. Avec l’absence de public, dans les stades ivoiriens, le partenariat signé entre la FIF et CANAL + permet aux formations locales de faire face à leurs dépenses.

 

En dehors des droits télé, la deuxième source de revenus des clubs provient des sponsors. Depuis quelques années, les supporters ont déserté les gradins des stades en Côte d’Ivoire, mais des clubs continuent d'avoir des sponsors.

 

Il faut également rappeler que les présidents de clubs mettent la main à la poche pour financer leurs associations. Aujourd'hui, des clubs historiques du football ivoirien, tels que l’Africa, le Stella et le stade ne jouent plus les premiers rôles. Ils ont été relégués au second plan au profit de nouveaux clubs créés et entretenus par des hommes d'affaires. Ces clubs émergents du sport roi local, à savoir le FC San Pedro, le RCA, l’ES Bafing... n'ont pas de supporters et d’adhérents. Et malgré l'absence de fans, leurs présidents les font vivre.

 

Au niveau du ballon rond local, seuls 2 clubs peuvent prétendre recevoir un maigre soutien financier de leurs supporters. Il s’agit de l'Asec Mimosas et de l'Africa sports d’Abidjan. Ces associations historiques demandent à leurs supporters de payer des frais d'adhésion. Le poids financier de ces adhésions dans le budget de ces clubs est infime.

 

Personne ne nie l’importance du public dans le football, car tout spectacle a besoin de la présence du public pour attirer les sponsors qui permettent de financer les activités des clubs. Sauf qu’ici, en Côte d’Ivoire, les clubs, ont depuis un moment,  fonctionné sans l’apport financier des supporters.

 

Pour que le public puisse peser dans les prises de décisions au niveau du football local, il faudrait que les supporters aient un réel poids dans le modèle économique des Clubs.

 

Il est vrai qu’un supporter ne vote pas le président de la FIF, mais si ce dernier est un membre actif de l’association sportive ou actionnaire de la société sportive à laquelle il a adhéré, il pourrait influencer la décision du président de son club. Et ce, lors du vote du locataire de la maison de verre de Treichville.

 

Lorsque les supporters, qui constituent le public dans les stades en Côte d’Ivoire, paieront leurs adhésions et deviendront propriétaires de leurs clubs, ils auront plus de pouvoir qui leur permettra de peser dans le choix du président de la FIF.

 

Pour rappel, nulle part au monde, on ne voit le public participer à l’élection du président des Fédérations sportives. Il faut noter que les Ivoiriens sont des consommateurs de la musique locale, mais ils n’interviennent pas dans l’élection du patron du BURIDA.

 

 Pour terminer, nous demandons aux uns et aux autres de méditer la parole de l’ancien président américain, Obama, qui a dit que l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes…

 

Partager

Journal Match Mali

 

  • Match Immeuble Adama Traoré ACI 2000, Bamako, près de la Place CAN
  • Cel: (00223) 76450717 / 75348082

 

Restez informé sur