UCAO : Pr. Balkissa salue la rigueur et le professionnalisme de son établissement de formation

Formée à l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest, Unité Universitaire à Bamako (UCAO-UUBa) où elle a décroché son Master II en option Journaliste Reporter d’Image (JIR) en 2019, Balkissa Koné y dispense désormais des cours depuis mars 2022. Experte en communication numérique, et également Journaliste Community Manager à Radio France Internationale (RFI) plus précisément à RFI Mandenkan en tant que présentatrice du journal. Lors de son récent passage à Bamako entre le 28 mars et le 1er avril 2022, la présentatrice vedette de RFI Mandenkan a accordé un entretien exclusif à nos confrères du journal « Le Providentiel » dont matchmali.ml a repris quelques extraits. Dans cet entretien, la jeune dame aux grandes ambitions salue d’abord la rigueur et le sens de professionnalisme de son établissement de formation. Elle va même un peu plus loin en affirmant que l’UCAO fait partie, sinon, est « la meilleure » université en termes de formation de journalistes au Mali.  

Pouvez- vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je me nomme Balkissa Koné, une ancienne étudiante de l’UCAO-UUBa. Après le BAC je me suis inscrite à cette université qui produit des cadres valables pour le Mali et plusieurs autres pays de la sous-région. D’abord, c’est la formation en journalisme et communication qui m’a attirée vers cette université de renommée. J’avoue que je n’ai pas regretté ce passage dans cette université de haut niveau avec des éminents professeurs toujours disponibles pour l’encadrement des étudiants. Je profite de cette occasion pour féliciter toute l’administration de l’UCAO et les camarades de classe pour le travail abattu lors de notre formation. Nous avons acquis le savoir-faire et le savoir-être pour nous défendre partout dans le monde.  Après l’obtention de nos diplômes les portes du travail sont ouvertes à tous les camarades de notre promotion par ce que nous avons été bien formés.  Je dois le dire nous n’avons pas eu de difficultés sur le marché de l'emploi. Actuellement, j’évolue dans le domaine du numérique avec beaucoup de satisfaction grâce à la formation reçue à UCAO-UUBa. Je suis heureuse de partager mes connaissances avec les jeunes étudiants à travers les cours dispensés aujourd’hui dans cette université de haute gamme.

Aujourd’hui, vous intervenez à l’UCAO en qualité de chargé de cours. Quels sont les modules que vous dispensez au sein de cette brillante université ?

Avant de rentrer dans le vif du sujet portant sur les modules que j’ai en charge à l’UCAO. Je rappelle que c’est tout simplement un immense plaisir et un honneur pour moi de me retrouver ici afin de partager le fruit de mes connaissances que je dois en partie à cette école. J’espère que cet honneur est vivement partagé par l’université aussi. Il n’est pas donné à tout le monde d’être appelé de venir intervenir dans son établissement de formation initiale pour dispenser des cours. C’est en toute gratitude que j’interviens ici en tant que professeure chargée de cours pour partager mes connaissances et expériences avec de nouvelles générations d’étudiants qui désirent suivre une formation de qualité à l’UCAO. Le module que je délivre aux étudiants est assez novateur dans la forme comme dans le contenu. Je donne le cours E-Business dont l’entrepreneuriat digital. C’est purement numérique. C’est pour vous dire que j’ai commencé à enseigner l’entrepreneuriat digital à l’UCAO cette année. L’arrivée sinon le développement du numérique offre diverses opportunités à saisir aux utilisateurs d’internet. Je citerai comme exemple de métier qui révolutionne la toile en matière d’entreprenariat c’est le Community Management. Ce métier est beaucoup plus sollicité dans les entreprises de nos jours.

Votre propos révèle que le métier de journaliste évolue très rapidement grâce à l’internet ? De nouvelles opportunités de travail sont créées au quotidien. Pourrait-on l’entendre ainsi ?

Pour être déjà Community Manager, ce qui est demandé, il faut avoir un minimum de Bac+3, mieux un Bac+5. D’ailleurs c’est ce qui est constamment demandé en communication ou journalisme. Pour le moment les Community Managers sont des journalistes ou des communicants qui ont un certain niveau appréciable, une bonne culture générale ou une aisance à communiquer surtout une excellente maîtrise de l’outil informatique. Le métier de journaliste ou de communication ne cesse de s'accroître en ouvrant plusieurs portes aux sortants de ces filières. Je profite de votre micro pour lancer un appel aux jeunes qui veulent s'intéresser à ce métier de venir vers l’UCAO pour recevoir cette formation qui va les conduire au sommet.

Pouvez-vous partager avec nous la portée des modules que vous dispensez aux étudiants en formation du journalisme à l’UCAO ?

Evidemment le E-Business, sinon l’entreprenariat à de beaux jours à l’avenir. Les étudiants qui reçoivent déjà des notions de base sur ce qui est l'entrepreneuriat digital seront mieux outillés pour se frayer un chemin honorable sur le marché de l’emploi. Ces modules les serviront nécessairement sur le marché de l’emploi. Si on s’en tient à l'emploi de Community Management c’est beaucoup solliciter maintenant à travers le monde et dans toutes les entreprises. Les personnes qui accèdent à ce poste sont celles qui manipulent avec aisance l’outil informatique, les plateformes numériques, les applications ou les réseaux sociaux tels Facebook et autres. Néanmoins le problème est qu’ils sont appelés à rédiger des contenus, des articles ou des communiqués de presse sur ces plateformes digitales. Donc le fait d’être journaliste ou communicant facilite beaucoup le rôle de Community Manager. Les modules que j’ai en charge d’animer permettront aux étudiants en journalisme/communication de créer leur propre entreprise, de leur permettre d’entreprendre. Il est évident que l’Etat n’a pas la possibilité de recruter tous les diplômés. Donc il est important de se lancer dans l’entreprenariat. Ceux qui bouillent d’idées innovantes tireront profit de ces cours. L'entrepreneuriat digital est gratuit et garantit l’avenir de la nouvelle génération. 

La description que vous faites des modules que vous dispensez aux étudiants en journalisme/communication aujourd’hui est différente de ce que vous avez connue auparavant en tant qu’ex-étudiante à l’UCAO-UUBa. Parlez-nous un peu de comment ça se passait ?

Lorsque j’étais là en tant qu’étudiante il y a à peu près 5 ans de cela, nous faisions du E-Business. Mais le volet entrepreneuriat n’y était pas inclus. Nous l’avons fait séparément. Aussi, était-ce l’entrepreneuriat classique et non l’entrepreneuriat digital. Donc le module que je présente actuellement est nouveau. C’est donc une combinaison de deux choses : l’entrepreneuriat classique et le digital.

Vous êtes journaliste de formation. Aujourd’hui, le milieu est envahi de personnes avec diverses formations. Quelle lecture faites-vous de cette situation ?

Je pense que c’est décevant qu’il y ait un certain laisser-aller. Ce n’est pas à l’honneur des professionnels qui s'évertuent à exercer selon les règles de l’éthique et de la déontologie. Être journaliste suppose que l’intéressé ait au moins un diplôme d’université ne serait-ce qu’une année d’expérience dans le domaine du journalisme et qu’il s’efforce à avoir les fondamentaux de l’éthique et de la déontologie du métier. Aujourd’hui, on constate l’apparition des vidéastes, activistes et chacun se laisse appeler journaliste. Il y a un véritable désordre dedans. Mais regarder de près le journaliste a une lourde responsabilité. Il respecte les règles de base du métier. Il évolue au sein de structure bien organisée qui est son organe de presse. Il ne balance pas comme le font ces nouveaux acteurs n’importe quelle information à l’emporte-pièce. Le journaliste professionnel prend la peine de vérifier son information, la recouper et ensuite son organe à latitude de statuer sur quoi faire de cette information. Ceux que j’appellerai « journalistes citoyens » informent sans toutes ces précautions. Et ça va dans tous les sens et ils ne tiennent généralement pas compte du contexte dans lequel ils se trouvent. C’est bien dommage. Ils le font sur les réseaux sociaux. Pire, nombre d’entre eux ont la carte de presse sans qu’ils puissent clairement expliquer ce que c’est que le journalisme.

Quel peut être l’apport de l’UCAO-UUBa dans le cadre de la professionnalisation du métier au Mali ?

Dans la professionnalisation du métier de journalisme, mon expérience aujourd’hui m’emmène à dire que l’UCAO est l’une des meilleures universités sinon la meilleure au Mali. Cela je ne le dis pas parce que j’y ai été formée. Quand je m’en tiens à la qualité des intervenants c’est-à-dire les professeurs, l’UCAO ne lésine pas sur les moyens. L’UCAO met la main dans la poche quand il se doit afin d’offrir les meilleurs enseignements possibles à ses étudiants. Vous avez des universités qui se différencient par la haute qualité des professeurs. Nos professeurs venaient des quatre coins du monde. J’ajoute aussi que la discipline était sans reproche. L’administration accordait une rigueur sans pareille pour la conduite des activités pédagogiques, des enseignements et des stages. En fait, le travail est fait sans démagogie. Je dirais aussi que mon parcours est assez illustratif. Je côtoie de nombreux jeunes journalistes aujourd’hui. Et j'avoue que nous les sortants de l’UCAO-UUBa sommes très appréciés sur le marché de l’emploi. J’espère que les étudiants qui sortent chaque année continueront à honorer cette grande université. Pour ma part, nous n’avons aucun complexe face aux autres confrères formés ailleurs. Ce qui me paraît essentiel c’est de toujours porter fièrement les valeurs qui ont contribué à faire de l’UCAO-UUBa une université de renom au Mali et à l’international. En dernier mot sur cette question je dirai que l’UCAO donne la possibilité à ses sortants en Master ou doctorant qui sont brillants de revenir partager leurs expériences académiques avec leurs cadets en formation dans les niveaux inférieurs. Cela se fait dans une grande rigueur de sélection. Concernant les prétendants pour l’enseignement venant d’autres horizons, la sélection est toute autre. Elle est encore plus dure.

Quelle comparaison pouvez-vous faire entre votre formation et celle qui se déroule maintenant en journalisme/communication ? Comment trouvez-vous vos étudiants ? Sont-ils plus assidus, motivés ?

Là vraiment ! C’est dommage ! En fait, au moment où nous débutons notre formation c’était chaud. Et si vous posiez cette question à nos aînés, ils vous diraient que c’était terrible. A l’époque nous passions presque la nuit à travailler au sein de l’université. Nous avions plus peur de décevoir l’abbé Alexis Dembélé que nos propres pères. Il était très strict sur les délais des devoirs. Il fallait rendre les devoirs à temps et sans excuse. Je sais que l’abbé Alexis reste très rigoureux et méthodique dans le suivi des étudiants. Mais notre force était surtout notre motivation, surtout notre envie de réussir.

Par exemple, pour moi depuis ma licence, j’ai obtenu mon premier contrat. Pour certains c’était depuis la première année d’université. A l’époque, il n’était pas donné à tout le monde d’avoir un stage au sein du groupe Africable. Nous avons été les premiers à y accéder. Notre génération arrivait à se créer des opportunités d’emploi dès les premières années. Cela témoigne de notre détermination. Chacun se débrouille. Nos ainés aussi avaient leurs entreprises de communication pour la plupart.

Aujourd’hui, je pense qu’ils manquent d’engouement et d’engagement aux étudiants. Le domaine du journalisme demande de la motivation et du courage. C’est un métier très exigeant. Le journalisme demande une culture générale. Il faut être à jour sur les évènements du moment. Mais les étudiants de maintenant ? J’ai comme l’impression que c’est le diplôme ou devenir journaliste pour le simple nom qui les intéresse. Je souhaite qu’il y ait une bonne prise de conscience pour eux afin que les choses partent dans le bon sens pour eux.

Que pensez-vous du management de l’université, cela est important pour la pratique des activités d’enseignement ?

A mon niveau je peux répondre en tant qu’ancienne étudiante. Mais après notre départ, je ne saurais quoi dire. Mais mon constat à l’époque c’est que l’administration a joué un grand rôle dans notre réussite. Elle nous suivait dans toutes nos activités de formations. La discipline vestimentaire, l’assiduité ou encore la ponctualité étaient scrutées avec des soins très particuliers. Connaissant les valeurs de cette université, je crois que la même rigueur demeure.

Quel est votre mot de la fin ? Ensuite des remerciements ou autres ?

Mon propos s’adresse d’abord à l’UCAO, l’administration, le corps professoral et le Président de l’Université. J’adresse des chaleureux remerciements au Docteur Zuffo Alexis Dembélé. Son nom en dit beaucoup pour nous qui avons été ses étudiants. Je lui dois beaucoup pour ma réussite. Il garde une touche indélébile sur ma carrière professionnelle. Ce n’était pas facile au début. Mais grâce à l’accompagnement et au suivi quotidien de l’administration aujourd’hui ça va. J’ai été très bien encadrée et j’exprime toute ma gratitude à ceux qui ont œuvré à ma réussite. Pour cette anecdote, mon contrat à RFI (Radio France Internationale, ndlr), c’est après la lecture de l’abbé Alexis que je me suis décidée à signer. Je n’ai que des remerciements à son endroit et à tous mes professeurs. Ils continuent chacun selon ses possibilités à nous éclairer dans nos options professionnelles. Les liens sont restés toujours forts même après notre sortie. J’estime que je suis une ambassadrice de l’UCAO-UUBa. A RFI, je ne suis pas la seule de l’UCAO. Mais c’est avec honneur et dignité que je partage mon expérience avec mes frères cadets académiques.

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