AfroCan 2023 : De parias à héros, la belle aventure des « sacrifiés » en Angola 

Le dimanche 16 juillet 2023, une nouvelle page du basketball ivoirien s’est écrite à Luanda. Dans la capitale angolaise, la sélection nationale locale masculine a décroché la médaille d’argent, synonyme de vice-championne d’Afrique, lors de la finale de la 2ème édition de l’AfroCan 2023 (8-16 juillet). Une compétition qui regroupe douze pays et réservée aux joueurs basés en Afrique, à deux exceptions (chaque équipe peut intégrer deux joueurs qui n’évoluent pas dans le championnat local).

L’AfroCan, compétition quadriennale dont la première édition a eu lieu à Bamako au Mali, vise « à donner aux joueurs basés en Afrique une expérience internationale du basket-ball, mais aussi à promouvoir le jeu à travers le continent », a expliqué FIBA Afrique lors de la création de ce nouveau tournoi. L’événement devient ainsi comme un réel indicateur du niveau des différents championnats locaux. C’est d’ailleurs ce qui explique les compliments faits aux Eléphants locaux depuis la finale perdue du 16 juillet à Luanda.

 

 

« Un grand bravo à nos Eléphants basketteurs pour leur magnifique parcours lors de l’AfroCan en Angola, modèles de courage et de vaillance, de détermination et de volonté. Ils se sont battus jusqu’au bout ! Ils font la fierté de la Côte d’Ivoire ! », peut-on lire sur la page Facebook du Premier ministre de la Côte d’Ivoire. Et les mots ne pouvaient pas être mieux choisis par le chef du gouvernement ivoirien. Kra Ulrich Mohamed, Fofana Santis, Oka Loukou, Siré Dieng, Camara Zamba, Lionel Kouadio, Djonathan Lawore, Ismaël Meïté, Moussa Koné, Yacouba Sanogo, Yan Ariel Zéhibi, Sékpéou Richmond Landry Ouinsou son effectivement des modèles de courage. Le courage d’avoir accepté prendre part au tournoi qualificatif d’avoir sans mise au vert, sans prime, et aussi d’accepter de se rendre en Angola sans même savoir de quoi est fait leur futur.

 

Ils sont aussi vaillants au vu de leur excellent parcours. Tout donner à chaque sortie pour respecter déjà l’engagement pris et de faire face aux différents adversaires que sont les difficultés de préparation, de participation, de finance. Les garçons de Koné Doh sont un modèle de détermination. A Luanda, faisant fi des contingences extérieures, ils ont décidé d’honorer leur pays et leur présence à ce rendez-vous des douze meilleures nations du continent. Genre « le linge sale se lave en famille », ils avaient pour seule ambition de briller à cette compétition au nom de la patrie.

Ils ont fait preuve de volonté parce que, pour eux, seule compte la mère patrie. Il n’est pas question pour eux de saborder le travail du président de la République Alassane Ouattara qui, depuis son ascension à la magistrature suprême, ne s’accorde aucun répit. Quand il est question du rayonnement à l’international et du prestige de son pays. Ces jeunes athlètes qui effectuent, pour la quasi-majorité, leur première sortie internationale, avaient à cœur de porter haut le drapeau national. Une volonté affichée dès leurs premiers pas dans la compétition. Malgré une défaite d’entrée, due à la fatigue du long voyage (ils sont arrivés à Luanda le vendredi 7 juillet, soit 24 heures avant leur entrée en lice le 8 juillet), ils ont su relever la tête pour gravir les échelons jusqu’en finale. Manquant d’un panier, le titre continental.

 

Et aujourd’hui, pour paraphraser le Premier ministre Jérôme Patrick Achi, les Eléphants locaux «font la fierté de la Côte d’Ivoire ». Un pays qui sait honorer ses enfants, les plus méritants. Le premier capitaine des Eléphants a érigé l’excellence en modèle de gouvernance, au point d’instituer le prix national d’excellence. Se qualifier d’abord pour le tournoi final parmi plus de 50 nations, en se privant de mise au vert et primes, est déjà une performance. Aller à la compétition sans aucune prime de sélection et sans aucune garantie de prime de matchs l’est encore plus. Se battre avec le cœur pour honorer le pays, en écartant sur le chemin le pays organisateur, est un exploit. Une sacrée performance qui en saurait être passée par perte et profit. Les Eléphants A’ ont su préserver l’image du pays. Et rien ne vaut que plus que ça ! Ce n’est pas le chef de l’Etat qui dira le contraire. La sélection A, de retour de l’Afrobasket 2021 avec le même statut de vice-championne d’Afrique, a été honorée par l’Etat à la mesure de l’exploit.

 

Mais cette performance saluée porte également le sceau de la Fédération ivoirienne de basketball (FIBB) dont le président et son comité directeur ont pris le pari de participer à cette compétition. Et cela, sans aucun financement étatique. Ils ne pouvaient faire autrement pour une nation qui abrite le siège de l’institution continentale qui gère la balle au panier.

 

A l’honneur de la FIBB et des clubs

Dans son programme, Mahama Coulibaly a fait du retour de la Côte d’Ivoire au premier plan en ce qui concerne la balle orange. Toutes les sélections U13, U16, locales, A, masculines et féminines connaissent un regain d’activités et participent à des compétitions internationales de leurs catégories respectives. La sélection nationale A masculine, après son titre de vice-championne d’Afrique 2021, est la première nation africaine à se qualifier pour le Mondial 2023 (25 août-10 septembre) en Indonésie, au Japon et aux Philippines. L’équipe nationale féminine doit se rendre, dès le 25 juillet prochain, à Kigali au Rwanda, pour l’Afrobasket 2023 prévu du 28 juillet au 6 septembre. C’est dire que l’exploit des hommes du sélectionneur Doh Koné, en plus du sacrifice des garçons, est aussi le résultat de la vision de l’équipe dirigeante fédérale. Un groupe d’hommes et de femmes soucieux de voir le basketball participer activement au développement holistique du pays.

L’histoire retient toujours les vainqueurs. Mais l’histoire ivoirienne retiendra les vice-champions. Un groupe de jeunes hommes qui, au nom de la patrie, a tout sacrifié pour aller décrocher l’étoile dans le ciel angolais une nuit du dimanche 16 juillet 2023. Avec le soutien sans faille des dirigeants fédéraux.

 

 

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