Ils disent avoir tout perdu avec la construction du stade d’Olembe qui recevra les équipes de la Poule A lors de la CAN. Le Cameroun va abriter la Coupe d’Afrique des nations (CAN) du 9 janvier au 6 février 2022. A un peu plus de deux mois de la compétition, les autorités camerounaises doivent faire face à un autre problème.
Il s’agit des autochtones d’Olembe qui menacent de jeter un sort sur le stade s’ils ne sont pas indemnisés. « Nous voici déjà à la veille de l’événement tant attendu, les populations d’Olembé n’en sont toujours pas satisfaites. De toutes les doléances depuis longtemps soumises au président de la République qui étaient à savoir : l’indemnisation de nos cultures et nos terres puis une rétrocession, du travail pour les jeunes, et surtout le recasement des populations, aucune de nos voix n’a été entendue », témoigne un autochtone d’Olembe. Son témoignage est disponible sur la page Facebook du lanceur d’alerte Boris Bertolt. Il a été publié ce lundi 8 novembre 2021.
Concrètement, apprend-on, depuis la prise du terrain de construction de ce complexe, les populations d’Olembé ont tout perdu : les hectares de champs de cacao, les arbres fruitiers, des champs de maïs, arachides et diverses autres cultures.
La longue attente
Sous anonymat, ce riverain soutient qu’en 2008, les autorités camerounaises ont demandé aux autochtones d’Olembé de faire les listes pour des indemnisations. « Ils nous ont dit que le chef de l’État avait débloqué 3 Milliards mais 11 ans plus tard, rien. (…). Faut qu’on nous indemnise afin que nous puissions créer avec cet argent, ce qui nous permettra de continuer de vivre. Nous les jeunes de ce village, diplômés et intellectuels, demandons à être dans l’administration de ce complexe car jusqu’ici, personne n’a été consulté », écrit-il.