Profession de foi au départ : pour moi, Drogba est une icône. Pour toutes les émotions qu’il nous a fait vivre, il mérite notre respect.
Quand cela est dit, il faut tout de suite faire remarquer que l’icône qu’il est, Drogba n'a pas apporté plus de valeur ajoutée à notre football que Maître Roger Ouégnin et son club Jaune et Noir. Le disant, je m’appuie justement sur les propos de Didier Drogba lors de son passage sur Life TV à la faveur de la campagne pour l’élection du Président de la FIF. L'ancien sociétaire de Chelsea a dit qu’il a su apporter sa contribution à notre sélection nationale en mettant des buts.
Fort heureusement, l'enfant de Niaprahio reconnaît lui-même qu’il n'y est pas parvenu seul. Bien-sûr que Drogba ne pouvait pas mettre tous ces buts sans le soutien de ses ex-coéquipiers. Qui sont-ils justement ? Un simple rappel nous permet de savoir que pour le Mondial 2006 par exemple, sur la liste des 23 Éléphants figuraient 11 académiciens issus de l’Académie Mimos Sifcom.
Depuis le début des années 2000, l'ASEC a mis à la disposition de la sélection ivoirienne une vraie « armada » de joueurs talentueux qui ont rehaussé l’image de notre pays aussi bien en Afrique qu'ailleurs dans le monde.
Cela se perçoit à tous les postes. Je citerai le gardien Boubacar Barry Copa, les défenseurs Kolo Touré Habib, Emmanuel Eboué, Arthur Boka, les milieux Didier Zokora, Yaya Touré, N'dri Koffi Romaric, Yapi Yapo Gilles, les attaquants Arouna Dindané, Bakari Koné (BAKI) et bien d'autres.
C’est peu de le dire. Mais Didier Drogba ne serait jamais arrivé à mettre autant de buts sans la contribution de ces joueurs tout aussi talentueux. D'ailleurs, l'un des passeurs qui faisaient sa force est certainement Arouna Dindané ; oui, le même Dindané qui mettait le 3e but des Mimos en finale de la Super Coupe d'Afrique des clubs le 7 février 1999 face à l'Espérance Sportive de Tunis.
Jamais, avant l’éclosion des académiciens, autant de joueurs professionnels de haut niveau n’avaient été mis à la disposition du football ivoirien.
C’est pourquoi, on peut contester le choix de Roger Ouégnin, mais on lui doit un minimum de respect. Et il faut surtout éviter de donner l'impression que c’est avec l’arrivée de Didier Drogba qu’on a commencé à parler de football en Côte d’Ivoire. D’ailleurs, c’est après son départ que les Éléphants avec à leur tête l’académicien Yaya Touré sont parvenus à remporter le deuxième titre continental de notre pays. Le héros de ce 8 février 2015, un certain Copa Barry, est lui-même issu de la même académie.
En clair, personne n'a jusqu’à aujourd’hui fait mieux pour le football ivoirien que Roger Ouégnin et l'ASEC.