Lanssiné Doré : se prononce

L’ancien président de l’Africa Sports se prononce sur la nouvelle situation de son club de cœur. Il a fait le tour et détour sans relâche.

Comment avez-vous accueilli le dernier communiqué du Comité de Normalisation de l’Africa Sports ?

J’ai été informé par le Comité de Normalisation de l’Africa Sports avant la publication de son communiqué annonçant les dates de l’AG de toilettage des textes et les prochaines élections. D’ores et déjà, on peut se réjouir du fait que la normalisation prendra fin bientôt. Cependant, je m’interroge sur les conditions de la fin de sa mission.

C’est- à- dire ?

Les échanges avec le Comité de Normalisation ont été brefs. J’ai appris ainsi que le projet de texte nous sera transmis incessamment. Sans les textes difficiles de savoir ce qui est prévu. J’ai aussi demandé quelles sont les personnes qui participeront à ces assises. On m’a répondu que ce sont les grands électeurs. En clair, des personnes dont le statut de MAM n’est pas remis en cause. Il s’agit notamment d’anciens présidents, d’anciens dirigeants, anciens joueurs, le Comité de Supporters ou encore les présidents de sections.

 Est-ce la meilleure façon de procéder ?

Non. En ce qui me concerne ce n’est pas la bonne méthodologie.

Pourquoi ?

Je ne comprends pas que le Comité de Normalisation de l’Africa Sports ne fasse pas comme son mandant, le CN-FIF. C’est-à-dire que madame Dao Gabala avant d’aller aux élections a pris le soin de rencontrer les clubs à plusieurs reprises et a même organisé une AG ordinaire. A l’Africa Sports, c’est tout le contraire, on nous convoque et on nous demande d’aller directement voter de nouveaux textes.

 

Qu’aurait dû faire alors le Comité de Normalisation ?

On aura dû être consulté au lieu de se précipiter comme si l’ Africa Sports était un boulet dont il faut se débarrasser. On pouvait donc faire une pré-AG où on aurait convié environ 200 personnes pour qu’ils puissent donner leur point de vue sur la marche du club. Malheureusement, on se trompe de priorité.

Qu’entendez-vous par là ?

On se focalise en ce moment sur les élections. Or, le problème immédiat de l’Africa Sports ne se trouve pas à ce niveau. L’objectif est tout simplement de sauver l’Africa Sports. Car n’oublions pas que le club est en Ligue 2. Comment faire pour sortir des sentiers battus ? C’est cela la priorité. En allant maintenant à l’élection sans nettoyer la maison, on n’aura pas résolu le problème.

Quelle solution proposez-vous ?

Je propose que l’on mette en place un comité de transition d’un an. Il devra être dirigé par les membres de l’Africa Sports. Plus précisément par un ancien dirigeant. Et tous ceux qui sont candidats à l’élection seront dans cette entité.

Quelle sera sa mission ?

Elle aura pour mission de remettre le club sur les rails à tous les niveaux. Je veux parler de la restructuration des supporters, de bien peaufiner les textes, d’apaiser les tensions et surtout de se donner les moyens d’avoir une équipe compétitive pour remonter en Ligue 1. La solution que je propose présente surtout plusieurs avantages.

Lesquels ?

Ma solution permet de mettre en place une transition jusqu’en 2022. On aura ainsi le temps matériel de mieux s’organiser et d’éviter des nouveaux palabres. Ensuite, cela permet de régler d’emblée le problème juridique de la fin de mandat de Vagba Alexis.

Qu’entendez-vous par-là ?

Quel que soit ce que l’on peut avancer, Vagba est le président statutaire de l’Africa Sports. Et son mandat prend fin l’an prochain. En plus, la normalisation à l’Africa Sports concerne la section football. Or le club est omnisports avec des disciplines tels que le handball, le basket-ball et l’athlétisme.

Quel est l'atmosphère entre toi et Vagba Alexis ?

C’est un ami. Nous avons échangé à plusieurs reprises. Je ne vous apprends rien. Il a un problème de santé actuellement. Mais si on est sincère, c’est lui qui est le président de l’Africa Sports. Si on veut

faire une élection et mettre en place un président qui dirigera toutes les sections du club, il faudra régler ce problème juridique. Sinon les palabres vont continuer.

Justement concernant les palabres, ne pensez-vous pas que l’actuel comité de normalisation a permis d’apaiser les palabres dans le club ?

Bien sûr que le Comité de Normalisation a permis d’avoir des avancées. Je sais que ce n’est pas facile de diriger un tel club. Mais je connais l’Africa Sports pour l’avoir dirigé. Celui qui a vu le lion et celui qui ne l’a pas vu n’ont pas la même manière de courir. Il faut absolument que le Comité de Normalisation ne mette pas le feu aux poudres en s’empressant à aller aux élections Ce serait suicidaire.

Voulez-vous dire que les palabres pourraient reprendre?

Si on veut se précipiter pour aller aux élections dans deux semaines, il n’en sortira rien de bon. D’abord, les textes seront contestés. Ensuite, on ne mettra pas en place une organisation efficace pour que l’ Africa Sports résiste à l’épreuve du temps et des hommes. Les querelles ne vont pas finir. Il faut donc une transition d’un an.

Président, ne pensez-vous pas que votre proposition bute sur le fait que la mission du Comité de Normalisation s’achève le 31 novembre prochain ?

Nous ne sommes pas en contradiction. Le Comité de Normalisation de l’Africa Sports peut toujours rencontrer la famille de l’Africa Sports avant la fin de son mandat. Et obtenir la mise en place de cette transition. On n’a aucune garantie que l’élection d’un président dans la précipitation permettra au club de sortir de ce bourbier. Les Membres Associés ne sont pas préparés à aller aux élections en deux semaines. Tout simplement parce qu’il n’y ont pas été associés.

Le Comité de Normalisation a pourtant annoncé avoir consulté toutes les forces vives du club durant des mois dans son dernier communiqué.

Il ne s’agit pas d’écouter une partie des responsables de l’Africa Sports. Il faut écouter tout le monde. Et le cadre qui sied pour ce type de rencontre reste l’Assemblée générale. Elle aurait permis à au Comité de Normalisation de décliner sa vision. J’ai été reçu personnellement par ledit Comité. Mais c’était en ma qualité de candidat à l’élection.

Aviez-vous informé le Comité de Normalisation de vos réserves ?

A l’époque non. Parce que je ne savais pas que les choses aboutiraient à cette impasse. Néanmoins j’ai fait part mon avis à d’autres dirigeants. Si on se précipite, l’Africa Sports disparaîtra. Maintenant, si on a déjà préparé un président que l’on va imposer à la majorité dans deux semaines, dans ce cas on le dit ouvertement. En revanche, on peut mettre en place une transition. C’est la position que je vais défendre dimanche prochain.

Et si l’assemblée ne vous suit pas dans cette démarche ?

Je suis un démocrate. Je vais me plier à ce que décidera la majorité. Mais j’aurai fait les choses en mon âme et conscience. Personne ne viendra ensuite dire que je n’ai pas parlé. Je n’impose rien. Cependant je sais de quoi je parle. Il ne faut surtout pas oublier que le club se trouve à la croisée des chemins. Nous sommes relégué en Ligue 2. C’est une situation assez grave pour ne pas empirer les choses.

Avec du recul, partagez-vous l’avis de ceux qui pensent que c’est le Comité de Normalisation de l’Africa Sports qui a envoyé l’équipe en Ligue 2 ?

Je ne pense pas que le Comité de Normalisation de l’Africa Sports ait précipité l’équipe en Ligue 2. C’est plutôt la mésentente entre Vagba Alexis et Bahi Antoine qui a envoyé l’Africa en Ligue 2.

C’est-à-dire ?

Si l’un d’eux avait cédé en laissant le club à l’autre, on n’aurait pas eu deux équipes pour jouer le championnat. Quel résultat voulez-vous avoir dans ces conditions ? Si les deux parties en conflit avaient pensé à l’intérêt du club, il serait resté en Ligue 1. Cela aura enlevé une épine au pied du nouveau président.

Songez-vous toujours à redevenir président de l’Africa Sports ?

Je l’ai déjà dit à maintes reprises. Je veux diriger à nouveau l’Africa Sports. J’ai déjà fait mes preuves. Tout le monde a vu ce que j’ai fait. Aujourd’hui, la situation de l’Africa me préoccupe. Je suis interpellé par ce qui se passe. Toutefois sachez que je ne suis pas obnubilé par le fait d’être président.

C’est-à-dire ?

Seul l’intérêt du club compte à mes yeux. Sinon je me serai éternisé au pouvoir surtout que j’avais de bons résultats quand je quittais le club. Je pense à l’avenir de l’Africa Sports. Et si c’est en tant que président que je dois aider l’équipe je le ferai. Si c’est à travers un autre poste de

responsabilité je le ferai. Il faut sauver l’Africa Sports. C’est le plus important.

D’aucun disent que Doré Lacina fait partie de la vieille école. Avez- vous les armes pour faire face aux défis du football moderne ?

Qu’est-ce que les gens appellent la vieille école ? Le ballon n’a pas changé. Quand j’étais président de l’Africa Sports, Roger Ouéginin dirigeait déjà l’Asec Mimosas. Idem pour Salif Bictogo qui est encore le président du Stella d’Adjamé. Ce sont ces mêmes personnes qui portent au sommet leur club respectif. Ce sont de faux problèmes que les gens soulèvent.

Vos détracteurs estiment qu’il faut laisser la place à d’autres intelligences ?

On ne renouvelle pas pour renouveler. Qui a fait mieux que moi depuis mon départ à l’Africa Sports ? Je n’ai pas dis que je suis l’homme sans lequel l’Africa ne peut pas avancer. Mais, j’ai mon expérience et les atouts pour sauver le club.

Est-ce à dire que vous êtes prêts à vous allier à quelqu’un lors des élections ?

Si on met une transition en place et qu’après un candidat est le mieux outillé pour faire avancer le club, je n’y verrai aucun inconvénient. Quel intérêt ai-je à vouloir être coûte que coûte président ? Rien. Je sais ce qu’il faut faire pour que l’Africa puisse remonter en Ligue 1 J’ai encore cette expérience. Sauf qu’on ne peut pas le fait en dehors d’un groupe.

Quelle est votre recette pour que l’Africa quitte la Ligue 2 ?

Aujourd’hui, on ne peut pas parler de futur de l’Africa Sports mais plutôt de son présent. Pour retrouver la Ligue 1 la saison prochaine, on doit lancer l’opération que l’on appellerait Simplice Zinsou-Seri Mogador. Elle consisterait à mobiliser toutes les forces vives du club. Il faut ramener l’union dans le club.

 

Plusieurs clubs de Ligue 1 ne sont pas parvenus à remonter directement en Ligue 1. En quoi l’Africa Sports sera une exception ?

Sans insulter les autres clubs, l’Africa Sports n’est pas le Stade d’Abidjan, Issia ou l’EFYM. On est la locomotive du football ivoirien. Et c’est justement pour cela qu’il faut mettre un comité de transition dirigé par un ancien dirigeant. Si le Stella est remonté c’est parce que Salif Bictogo est un ancien qui connaît les rouages du football.

Parlons à présent de la FIF. Que pensez-vous de l’audit au niveau de la Fédération ?

En ce qui concerne la FIF, je ne voudrais pas m’appesantir là-dessus. Ma préoccupation essentielle actuellement, c’est l’Africa Sports. Je suis loin de ce qui se passe à la Fédération. Le CN-FIF a une mission et il faut attendre la fin pour juger ses agissements.

Pensez-vous tout de même que la fin du mandat du CN-FIF annoncé pour décembre est tenable ?

Tout dépend de ce qu’on veut faire. Je pense que décembre est tenable parce que les textes sont prêts. Les potentiels candidats sont connus. Et on connaît surtout ceux qui doivent voter.

Le problème du représentant de l’Africa reste tout de même posé?

Le Comité de Normalisation de l’Africa Sports a représenté le club lors de la dernière AG ordinaire. Pour les prochaines écheances, ce sera le nouveau président ou celui qui dirigera le comité de transition. Pour ma part, il n’y a pas de problème.

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