CAN 2021 : Naples veut porter plainte contre des sélections africaines

A quelques jours du début de la Coupe d’Afrique des nations prévu au  Cameroun du 9 janvier au 6 février 2022, plusieurs clubs européens, ne voulant pas libérer leurs joueurs, menacent de porter plainte contre les sélections africaines.

Voilà qui ressemble de plus en plus à un bras de fer… Le SSC Naples ( club de série A Italien)  menace de porter plainte contre les équipes africaines qui ont convoqué des joueurs pour la CAN 2021, qui débutera le 9 janvier prochain. Première cible du club italien, la sélection algérienne. Toutefois, l’avocat de Naples menace aussi les équipes du Nigéria, du Sénégal et du Cameroun. Naples reproche aux sélections africaines, et particulièrement à l’Algérie d’Adam Ounas, de ne pas prendre en compte les risques sanitaires liés au variant Omicron.

Pourtant, la Confédération africaine de football (CAF) a déjà lâché du lest. Elle avait annoncé, dimanche dernier , que les joueurs seraient autorisés à jouer avec leurs clubs jusqu’au 3 janvier. Or, selon les règlements de la FIFA, tous les joueurs internationaux dont la participation aux tournois n’est pas contractuellement impossible, peuvent rejoindre leur sélection 14 jours avant le début des compétitions internationales. Mais la CAF a fait une première concession.

Une concession qui doit beaucoup aux menaces proférées par les clubs européens. Mi-décembre, l’Association européenne des clubs (ECA) indiquait que les clubs européens envisageaient de ne pas libérer les joueurs africains pour la CAN 2021. Dans une lettre de la FIFA, adressée à l’ECA, on lit que la décision de laisser les joueurs disponibles plus longtemps pour leurs clubs respectifs a été « prise dans un esprit de bonne volonté et de solidarité avec les clubs concernés en reconnaissance du fait qu’ils ont été affectés par la recrudescence de cas Covid ».

Toutefois, malgré cet accommodement, les clubs européens semblent encore déterminés à provoquer les sélections africaines et à imposer leurs propres règles. Le SSC Naples fait partie des clubs qui perdront le plus de joueurs en début d’année en raison de la tenue de la CAN, mais la plupart des clubs européens hésitent à laisser filer leurs joueurs. En Ligue 1, par exemple, on dénombrait 125 joueurs africains au sein des vingt clubs de l’élite. Une majorité d’entre eux doit se rendre au Cameroun en janvier.

Un bras de fer qui n’en finit plus

Du côté des clubs européens, la question tourne autour du « protocole sanitaire anti-Covid » au Cameroun. Or, certaines déclarations montrent qu’il ne s’agit là que d’une excuse officielle. Car en réalité, c’est une question de gros sous : l’avocat de SSC Naples, Mattia Grassani, indique en effet que « les clubs ont investi beaucoup d’argent pour recruter des joueurs. Donc, s’ils devaient être infectés, ce serait difficile à gérer ». Une façon de rappeler que la CAN « enlève des ressources précieuses aux clubs » chaque année. Les clubs européens en feraient-ils de même pour les Sud-Américains ou les Asiatiques ?

Il faut rappeler que ce bras de fer entre les clubs européens et les sélections africaines est une première. Même si de nombreux clubs ont souvent émis des regrets de voir partir les leurs pour disputer la CAN. Cette fois, les clubs passent aux menaces. On se souvient de l’OGC Nice qui, au moment de recruter Andy Delort, avait contractuellement imposé au joueur de renoncer à la sélection algérienne avant la Coupe du monde.

Mais à quoi est dû cette hausse de ton ? D’un côté, le coronavirus réduit considérablement les effectifs des clubs. D’un autre côté, il semble y avoir, de la part de l’Europe, une façon de plus en plus néo-colonialiste d’imposer à l’Afrique ses conditions. Que fait alors Patrice Motsepe ? Le Sud-Africain accepte, sans broncher, l’entrisme de la FIFA à la CAF. Outre le fait que le président de la CAF fasse office de vassal pour le chef de la FIFA, Gianni Infantino, d’autres enjeux sont sur la table. En l’occurrence, Infantino tente d’avoir autant de soutien que possible pour son plan de Coupe du Monde bisannuelle, entre autres.

Et l’Europe exerce donc une pression sans précédent. En se maintenant en position de force. C’est le cas de la France, qui a un vrai moyen de pression sur les joueurs africains : l’Hexagone pourrait très bien revenir sur l’accord de Cotonou et l’arrêt de Malaja, qui

Permettent à ces joueurs de ne pas être comptabilisés comme extra-communautaires.

 Et la mouche du roi devint roi

Résultat : les clubs ont pris le pas sur les sélections. En France, mais aussi en Italie, avec Naples. Un pays où les cris racistes se multiplient dans les stades. Les sélections africaines attendant des joueurs évoluant en Europe souffriront, sans doute, de cette guéguerre entre le Vieux-Continent et l’Afrique. Certaines des meilleures sélections africaines, comme l’Egypte, l’Algérie et le Sénégal, n’ont pas pu établir un camp d’entrainement en préparation d’une CAN qui s’annonce donc terrible. Et qui montre une nouvelle fois que l’Afrique est un terrain de jeu pour la FIFA, qui considère le continent comme une région de seconde zone.

                                                                                 

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