𝐌𝐨𝐬𝐬𝐚 𝐀𝐠 𝐀𝐓𝐓𝐀𝐇𝐄𝐑, 𝐌𝐢𝐧𝐢𝐬𝐭𝐫𝐞 malien 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐉𝐞𝐮𝐧𝐞𝐬𝐬𝐞 𝐞𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐒𝐩𝐨𝐫𝐭𝐬 𝐂𝐡𝐚𝐫𝐠é 𝐝𝐞 𝐥’𝐈𝐧𝐬𝐭𝐫𝐮𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐂𝐢𝐯𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐂𝐨𝐧𝐬𝐭𝐫𝐮𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐂𝐢𝐭𝐨𝐲𝐞𝐧𝐧𝐞 a livré un discours 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐭𝐡è𝐦𝐞 « 𝐥𝐞 𝐬𝐩𝐨𝐫𝐭 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐟𝐚𝐜𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐞𝐧𝐚𝐫𝐢𝐚𝐭 𝐝𝐮𝐫𝐚𝐛𝐥𝐞 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐥𝐚 𝐑𝐮𝐬𝐬𝐢𝐞 𝐞𝐭 𝐥𝐞 𝐌𝐨𝐧𝐝𝐞 𝐈𝐬𝐥𝐚𝐦𝐢𝐪𝐮𝐞 » 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞 𝐜𝐚𝐝𝐫𝐞 𝐝𝐮 𝟏𝟒è𝐦𝐞 𝐅𝐨𝐫𝐮𝐦 é𝐜𝐨𝐧𝐨𝐦𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥𝐞 « 𝐑𝐮𝐬𝐬𝐢𝐞-𝐌𝐨𝐧𝐝𝐞 𝐢𝐬𝐥𝐚𝐦𝐢𝐪𝐮𝐞 » ( du 18 𝒂𝒖 20 𝒎𝒂𝒊 2023 à Kazan).
« Mesdames et Monsieur Je voudrais, à l’entame de mes propos, adresser, au nom de Son Excellence Le Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat, et au nom de tout le peuple malien, mes très sincères remerciements au Gouvernement de la Fédération de Russie et à l’ensemble des Etats membres de l’Organisation de la Coopération Islamique pour avoir pris l’initiative d’organiser la présente session sur le thème : « Importance du sport comme facteur de partenariat durable ».
La pertinence de cette thématique n’est plus à démontrer tant le sport s’affirme de plus en plus comme un formidable outil de diversification économique mais aussi et surtout un instrument fondamental pour relever les défis socio-politiques.
Le sport apparait également comme un secteur économique en constante recherche de financements et d’expansion, dans lequel les États, aussi bien que les entreprises, peuvent trouver leur compte. Il constitue un élément déterminant de rayonnement d’une nation. A ce titre, les diplomates et officiels ne peuvent plus ignorer l’impact du sport dans le développement de leurs pays.
En effet, les grands événements sportifs deviennent des moments privilégiés au service de la diplomatie, entre personnalités, du Monde politique ou des Affaires, pour aborder, traiter et/ou même consolider les relations bilatérales voire diversifier les partenariats réciproquement avantageux. Ainsi, le sport ne saurait être seulement l’affaire des seuls athlètes, mais concerne un large éventail d’acteurs de la société : les instances de gouvernance sportive nationales et internationales, les ONG, les sponsors multinationaux et les médias. Tous ces acteurs participent à ce concept qu’on peut appeler la diplomatie sportive… Comme vous le savez, la reconnaissance spécifique du sport comme outil de développement durable et de paix a progressé au cours des deux dernières décennies. En effet, durant cette période, le sport et les jeux sportifs ont été utilisés pour contribuer de manière positive à surmonter les défis du développement les plus persistants. Ces efforts ont concerné des domaines aussi variés que la sensibilisation sur certaines maladies ; la reconnaissance et l’inclusion des personnes vivant avec un handicap; la croissance économique ; la protection de l’environnement ; la paix et la résolution des conflits ; et l’éducation.
C’est pourquoi, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté la résolution 58/5 le 31 octobre 2003 déclarant que le sport est un moyen efficace de promotion de l’éducation, de la santé, du développement et de la paix.
En outre récemment, le 1er décembre 2022, elle a adopté la résolution : « sport, facteur de développement durable » pour souligner le rôle de celui-ci comme catalyseur des objectifs de développement durable et de l’action climatique. Cette résolution encourage les Etats Membres à inclure le sport, l’éducation et l’activité physique de qualité dans les plans de relèvement post-COVID-19 et les stratégies nationales de développement durable. De façon générale, le sport tient désormais dans l’espace public international une place sans commune mesure avec celle qu’il a pu occuper dans le passé. La mondialisation, qui contracte le temps et l’espace, lui a offert une plus grande visibilité. Le sport a ainsi accéléré et élargi les effets de la mondialisation tout en contribuant à lui donner un visage humain.
Aussi, le sport nous offre –t-il des réponses appropriées à nos volontés communes d’exister au sein d’un monde où les valeurs et principes qui sous-tendent la dignité humaine sont promus et où la diversité, dans toutes ses dimensions, retrouve la plénitude de son sens… C’est conscient de cette importance du sport que mon pays le Mali s’est doté d’une Politique Nationale de Développement du Sport et d’un plan stratégique. A travers cette politique, le Mali s’est donné comme priorité de faire du sport un instrument d’affirmation des aptitudes physiques et mentales, de promotion de la santé d’épanouissement des valeurs humaines, un moyen d’amélioration de la qualité de vie, de construction de la paix et de l’unité nationale.
Le Mali met aussi en exergue le rôle du sport dans la mobilisation des pouvoirs publics et des peuples, le rôle du sport comme phénomène social qui marque l’identité des nations et constitue un vecteur essentiel des valeurs et une stratégie pour l’atteinte des Objectifs du Développement Durable… Le sport est en principe apolitique et neutre, il doit transcender tous les conflits et rassembler tous les peuples. Ce qui est malheureusement loin d’être une réalité. Bien que les instances sportives se sont toujours engagées à une séparation stricte du sport et de la politique, il n’en demeure pas moins que ce principe soit de plus en plus mis à mal à travers des discours et décisions peu respectueuses de ce principe.
Pour preuve les situations dont la Fédération de Russie et certains Etats musulmans sont trop souvent victimes de l’instrumentalisation du sport au motif de les exclure de certaines compétitions sportives internationales pour des raisons politiques, idéologiques et géoponiques.
Ainsi, l’attribution de la Coupe du monde de football à la Russie en 2018 et au Qatar en 2022, a fait couler beaucoup d’encre en grande partie pour des raisons plus géopolitiques que sportives.
Par conséquent, la Fédération de Russie et le monde musulman doivent se servir du sport pour opérer une évolution stratégique majeure dans leurs relations. « Le sport a le pouvoir de changer le monde » disait Nelson Mandela.
Un partenariat fécond qui participera à la sauvegarde de nos intérêts respectifs, lesquels peuvent être à la fois économiques, sociaux culturels et politiques, mais aussi idéologiques.
Nous devons nécessairement et légitimement opérer une mutualisation de nos moyens pour influer sur le sport mondial. Nous devons inscrire nos actions dans la construction d’un espace sportif mondial alternatif gage de la survie du sport au niveau international… Je ne saurais terminer sans rendre un hommage appuyé aux sportifs russes qui, dans un contexte international difficile, continuent, avec dévouement et courage, à défendre les valeurs et les convictions qui doivent sous-tendre l’exercice du sport mondial.
En espérant que l’ensemble des aspects relevés dans mon intervention contribuent à féconder nos échanges, je voudrais réaffirmer ma conviction que nos Etats possèdent une série d’atouts et des talents largement sous-exploités pour réaliser un nouvel ordre sportif mondial… »